Elles ont écouté, en tremblant, dans la forêt, le grommellement du sanglier fracassant le feuillage et les râles du cerf ; elles ont entendu cajoler les geais et l’appel familier du coucou, cueilli le parfum de la bruyère et du chèvrefeuille. Et tout cela qu’elles ont promené, caressantes, autour des collines rondes, dressées comme les seins feuillus de la terre vers le ciel, elles te l’apportent, ô Meuse, dans un baiser.
Et voici les Roches, murailles d’argent et d’or, d’améthyste et de violette, de grisaille et d’albâtre ; murs étincelants d’un palais merveilleux dont le sol est d’émeraude, la voûte de ciel bleu, d’un palais où elle passe, nonchalante et royale, en sa robe verte, sertie des perles et des diamants fils du soleil.
Les verdures, les mousses et les fleurs plaquent sur les roches des reflets roux, des reflets bleus, des reflets verts ; les émaux les plus rares y semblent enchâssés.
On dirait par moments les énormes piliers de pierre ou les orgues immenses d’une cathédrale céleste.
Ici, c’est un fantastique jubé, d’où monterait vers le firmament la prière des prés, des arbres et des eaux et là, c’est un balcon où pourraient se pencher des centaines de fées.