tandis que l’orchestre dessine déjà le motif du chœur qui terminera la scène.
Les Roches et les Eaux sont immobiles. Pendant le dialogue, le dieu Temps et La fée Espace monteront et descendront en scène, s’adressant aux Roches et aux Rivières, le dialogue alternant avec les danses.
Et voici, fée Espace, celles qui, déjà dans la forêt d’Ardenne, et puis, après, surgies de ses ombres profondes, font, à la Meuse, une étincelante parure.
Ce sont les Rivières enchantées.
Et les Roches.
Accourues des bois, comme de jeunes biches bondissantes, ces belles biches blondes et brunes qui penchèrent, sur elles, leurs bouches assoiffées et leurs grâces effarouchées ; voici les Rivières.
Elles viennent, petites sœurs, à la rencontre de la grande dame, vers leur souveraine comme des filles d’honneur.
Elles sont tout écumantes d’avoir couru sur les pierres où se sont meurtris leurs flots, où s’est brisée et ranimée vingt fois leur chanson. Toutes couvertes de nénuphars, de fleurs arrachées à leurs rives, elles portent des traînes multiples. Elles apparaissent, vibrantes du bruissement des libellules et du bourdonnement des abeilles.