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UN NUTON.

La Meuse fait sa boucle et ronronne comme une chatte en s’étirant au pied vert de la colline.

SECOND NUTON.

C’est bien ici.

TROISIÈME NUTON.

Voici le jour où Maugis d’Aigremont, l’enchanteur, revient parmi nous avec ses fées. Tudieu, les belles filles !

UN NUTON.

Tais-toi, vieux polisson… C’est aujourd’hui.

SECOND NUTON.

C’est le jour de la Saint-Jean… On entendra bientôt hennir Bayard dans les halliers.

Un quatrième nuton arrive en geignant et en se tenant les côtes. Il s’assied, lamentable, sur une couche de chêne. Il gémit :

Aïe ! Aïe ! Aïe ! Ouïe ! Ouïe !
Aïe ! Aïe ! Aïe ! Ouïe ! Ouïe ! xxxOuïe !

UN NUTON.

Aurais-tu rencontré Bayard et t’aurait-il caressé de son sabot ?

(Ils s’approchent tous.)
QUATRIÈME NUTON.

Ouïe ! Ouïe ! Ouïe ! Aïe ! Aïe !
Ouïe ! Ouïe ! Ouïe ! Aïe ! Aïe ! xxxAïe !

SECOND NUTON.

Ah ! ça, vieux camarade, où est le pain de douze livres que tu devais quérir près du moulin pour prix du polissage des douze meules ?