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LA FÉE ESPACE.

Au bord de la Meuse qu’il aimait, dans la bonne terre qu’elle arrose et qu’elle anime, reposent à jamais ses pauvres os que trempa la pluie du ciel, sa pauvre chair que brûla la pluie de feu. Sa cendre généreuse, à jamais, féconde le sol béni du clair pays qui barra la route aux porteurs d’ombre.

LE DIEU TEMPS.

C’est un des héros de Verdun, un martyr anonyme du grand martyre, une souffrance parmi la grande souffrance, une larme parmi des milliers de larmes sur un visage en pleurs.

LA FÉE ESPACE.

Un homme parmi les hommes qui, dans l’espace et le temps, aux bords de Meuse, payèrent, de leur vie, la vie de leur sol et sa force et sa grâce, un homme de Verdun.

LE DIEU TEMPS.

Verdun ! « Durant des siècles, a dit Raymond Poincaré, un des fils de Meuse lui aussi, pendant des siècles, sur tous les points du globe, le nom de Verdun continuera de retentir comme une clameur de victoire et comme un cri de joie pour l’humanité délivrée. »


LA FÉE ESPACE.

Et Lloyd George : « Le souvenir de la victorieuse résistance de Verdun a sauvé non seulement la France, mais notre grande cause commune et l’humanité tout entière. »

LE DIEU TEMPS.

Plus tard, dans les temps, on contera aux tout petits enfants d’ailleurs, aux tout petits enfants d’ici, la geste des géants de la Meuse, de ceux-là qui moururent une chanson aux lèvres, afin que s’éveille à jamais sur les lèvres des générations à venir, la chanson des aïeux.