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LE SECOND POILU.
C’est dans le Gard qu’y sont…
LE PREMIER POILU.
Oui, un chouet’ pays. Ah ! vivement une perme.
LE SECOND POILU.
Fait trop chaud, là-bas.
LE PREMIER POILU.
Eh ! bien, qu’est c’ qui t’faut, comme température.
LE SECOND POILU.
Non, mais vois-tu, mon vieux, si démoli qu’y soit, c’est c’pays-ci qu’il nous faut, c’est le nôtre — c’est ici qu’on reviendra — et c’est vers lui que nous tendions de tout notre corps. Tu te souviens… à Arras, à Ypres, au Vieil Armand, tu te souviens, on disait : si au moins, ou pouvait crever chez soi.
LE PREMIER POILU.
Ah ! pour ce qui est de crever… on y crève.
Regarde.
Le jour commence à se lever. On aperçoit dans le brouillard, la Meuse. Dans le lointain, à gauche, Verdun avec une tour de l’église écroulée ; à droite, un village en ruines : Vacherauville.
(Atmosphère musicale.)
Quelques cris d’oiseaux, un coup de vent dans les roseaux et les branchages. Une canonnade.
LE SECOND POILU.
Verdun !
LE PREMIER POILU.
Vacherauville !