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UNE VOIX.
Jehanne…, petite Jehanne, « fille de Dieu, il faut que tu quittes ton village et que tu ailles en France, écoute-moi bien, écoute-moi bien… »
JEANNE.
En France, Jésus, Marie ?
UNE VOIX.
Va vers Robert de Baudricourt, dans la ville de Vaucouleurs, il te baillera des gens.
JEANNE.
Jésus, Marie, « je ne suis qu’une pauvre fille des champs », j’ai gardé les moutons de mon père ; « je ne sais ni chevaucher, ni mener guerre ».
UNE VOIX.
« Prends l’étendard de par le Roi du ciel, prends-le hardiment et Dieu t’aidera. »
JEANNE.
Jésus, Marie ! et que ferai-je ensuite ?
UNE VOIX.
Fille de Dieu, tu conduiras le Dauphin « à Reims pour qu’il y reçoive son digne sacre ».
UNE VOIX.
Va Jehanne ! Va fille de Dieu et fais que cesse la grande pitié du royaume de France.
JEANNE, se cache la figure des mains.
Une lueur surgit, de la rivière, qui grandit ; la scène qui était devenue crépusculaire s’inonde de lumière. — Jeanne ouvre les mains ; elle se dresse :