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LE SIRE DE BOURLÉMONT.

Bonjour curé.

(Le Curé s’incline et reprend sa lecture en marchant.)
LE CHEF DES MUSICIENS, salut du chapeau et de l’instrument.

Ayez compassion de pauvres violoneux atteints de la pépie.

Jacques D’Arc lui donne une bourrade. Les musiciens, en dansant et jouant, entraînent le cortège — cris — crins qui s’apaisent.
Le curé est resté en scène dans le fond et regarde Jeanne toujours près de l’arbre aux fées ; il hoche la tête en ayant l’air de se dire : « Singulière enfant », reprend la lecture de son bréviaire et s’en va.
Jeanne s’agenouille. Elle prie. La lumière du jour s’est atténuée. On est à l’heure dorée. Du côté de la Meuse lueurs roses du couchant. — Le crépuscule va bientôt commencer. — Mystère dans le ciel.
(Atmosphère musicale.)
JEANNE.

Vous qui m’avez parlé dans le jardin de mon père, vous qui m’avez parlé près de l’église, vous qui m’avez parlé près des fontaines, dans les bois, ô vous, douces voix, parlez-moi.

(Atmosphère musicale. Les cloches de l’église sonnent doucement.)
JEANNE.

Ce matin, j’ai vu le voile d’argent sur la rivière ; une musique s’élevait du fond des eaux.

UNE VOIX.

Jehanne… petite Jehanne.

JEANNE.

Ah ! mon Dieu, Jésus, Marie !