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bonne terre maternelle qui te marquera de son baiser doré, caresse le pied sonore des roches lumineuses.

Espace, ma bonne fée, évoque, avec moi, en cette minute ceux et celles qui vont, au long des siècles, se pencher sur elle, mirer dans ses yeux leurs regards et leurs vies, les orner de sa grâce, les parer de sa beauté.

LA FÉE ESPACE.

Cette source est divine, ô dieu Temps. Elle est unique. Ce n’est point seulement qu’un peu d’eau, limpide parmi des pierres, mais je vois, dans chacune de ses gouttes qui perlent, comme la rosée d’un matin de gloire.

LE DIEU TEMPS.

Ce n’est qu’un peu d’eau qui tombe d’une roche, mais, il me semble entendre en sa chanson naïve, les vers alternés d’un poème doré.

(Atmosphère musicale.)
LA FÉE ESPACE.

Mes sœurs…
(Elle va vers les coulisses, à droite.)

… Mes sœurs,


venez, venez ô bonnes fées.

Venez, la Poésie et la Gloire !

La Poésie (robe d’argent), la Gloire (robe d’or) — une lyre — un laurier — mains nouées — s’approchent et vont s’asseoir au pied des roches ; elles tendent, vers la source, la lyre et le laurier.
LE DIEU TEMPS.

Et vous, la Légende et l’Histoire, à votre tour, venez !
xxxxxxxx(Il va vers les coulisses à gauche.)