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Arles et Saint-Remy, fier pays enchanté,
et vous les Baux, taillés dans la légende, à même,
Vous étiez faits pour inspirer un grand poème.
— Qu’ils soient bénis vos fils qui vous surent chanter !

Je voudrais humblement, célébrer à mon tour,
de ma terre, où le ciel a des douceurs câlines
le fleuve qui la berce et les vertes collines,
leur dire ma ferveur filiale et mon amour.

Le printemps seulement vient de s’y réveiller.
Ici tout est tendresse en l’air léger qui penche
Le lilas qui verdit sur l’aubépine blanche
et fait frémir la poudre d’or des peupliers.

Point d’espace grandiose, un horizon bleuté ;
point d’éclat ; des toits bleus, une muraille grise,
un fleuve-femme qui se cambre sous la brise
Tout y dit de jouir d’un bonheur limité,

Le bonheur qui convient à mon cœur apaisé.
Ô Meuse, ô mon pays, ô Meuse, ô ma maîtresse,
Tout mon être meurtri se tend vers ta caresse
Et ma fièvre se fond en toi, dans un baiser.