Page:Bovesse - Meuse, 1938.djvu/118

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Et vu mon toit brûlé par l’Autrichien,
Mais le plus laid, vois-tu, vieux camarade,
le plus odieux c’est encore le Prussien.

J’ai le sang chaud et suis d’humeur gauloise
Devant aucun je n’ai baissé les yeux
Et simplement je toise qui me toise
Contrepêtant le sot et l’orgueilleux.
Si ma chanson déplaît à vos oreilles
Bouchez-les donc, je chante, c’est mon droit,
disant mon goût des femmes et des treilles
et que pauvre homme en sa maison est roi.

Tout le monde en scène reprend les quatre derniers vers.
Quand la reprise est finie tous crient :

Vive Tchantchès ! Vive Tchantchès !

On veut le porter en triomphe. Il échappe aux mains qui le pressent et se tournant vers les marchandes de fleurs, il les appelle à lui :

Venez, mes belles crapaudes, venez que je vous présente, mes amies de toujours, au môssieu et à la Madame.

(Présentant.)

— Celle-ci c’est la joie, le mouvement, la gaîté, la vie.

— Celle-ci c’est la gouaille, la verve, la fronde, et l’esprit.

— Celle-ci c’est la plus chère de toutes : LA LIBERTÉ.

Elle m’aime. Et je l’aime. Elle m’aime : en moi se réunissent tous ses amants de tous les temps.

Allons, venez vous tous…

Il va vers la coulisse et ramène, mains nouées, formant la chaîne, des gens du peuple du XIIIe siècle, du XVe siècle, des Franchimontois, Guillaume de la Marck, les bourg-