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Quand le rideau se lève, des gamins jouent, courant en s’interpellant autour des échoppes. Des promeneurs s’arrêtent devant les fleurs. Des marchandes s’affairent ; bruits de tramways, claksons, de marteaux battant le fer ; un homme chante dans une maison, des merles sifflent. Cris d’une marchande que l’on ne voit pas :

 kute peûre[1] !

Et d’un marchand qu’on ne voit pas davantage :

 houïe[2] !

UN GAMIN, à un autre.

Tu ne m’auras pas, valet.

UN AUTRE.

Tu vas bien l’voir, vieux coïon.

(Ils s’empoignent. « Coup de tête empoisonné ».)
UNE MARCHANDE (Trinette), bondissant.

Hé là, sales gamins !

Ils lui rient au nez et l’enferment dans leurs bras en criant :

Vive Trinette ! vive Trinette !

Les marchandes rient aux éclats, les passants s’arrêtent amusés.
Entrent le dieu Temps et la fée Espace
LE DIEU TEMPS.

Liège !

LA FÉE ESPACE.

Liège !

LE DIEU TEMPS.

Liège ! Épanouissement de la vallée entre les collines de

  1. À la poire cuite : cri populaire liégeois.
  2. À la houille : cri populaire liégeois.