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Ses pignons que la houille et la flamme ont roussis,
Comme un présent d’angoisse au passé sans soucis.

(Le joueur d’accordéon continue en sourdine Leyîz-m’ plorer.)

LE DIEU TEMPS.

Et cependant l’on rêve au fond de ces demeures
où le mineur obscur dresse un coq à chanter.
L’accordéon nasille une chanson qui pleure.

(De l’intérieur d’une maison s’élève une voix de femme qui muse Leyîz-m’ plorer.)

Une voix lui répond qui met de la clarté
dans l’ombre du coron.
dans l’ombre du coron.Donnay et Rassenfosse
Meunier, Paulus, vous tous, que les gueux de la fosse
et du foyer sanglant ont un jour animés,
le rêve de leurs yeux, leurs âmes douloureuses
Vous les avez compris, vous les avez aimés,

ô Meuse des terrils, ô Meuse des hiercheuses
du labeur noir et rouge où l’on plante le mai.

L’accordéon et la femme qui ont accompagné en sourdine et musé la chanson joue et chante ; l’orchestre les accompagne tandis que le rideau tombe.

SCÈNE IX.

Liège.


La scène est à Liège sur la place Verte. À gauche, dans le fond, la statue de Grétry. Dans le fond, vieilles maisons que surplombe la vieille église. Arbres de la place Verte ; échoppes de marchandes de fleurs.