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Il dit :

Magnus Eriksson, roi de Norwège
et de Suède, vint chez nous, un jour.
Il allait en France y chercher l’amour,
une reine pour le pays des neiges.

Passant par Namur, Blanche y rencontra,
la fille de Jean premier notre comte,
la prit toute rose entre ses deux bras
et puis l’épousa — ce n’est pas un conte.

LA FÉE ESPACE.

Chante-nous la berceuse de Rida Ranka.

LE CHANTEUR DE COMPLAINTES.

Voilà ! voilà… Attendez donc. Blanche a eu un fils, Hakon, qui deviendra roi, un roi fameux, vous savez bien. Il n’est encore, au moment où nous sommes, qu’un tout petit prince. Il s’est mis à califourchon sur le genou de sa maman ; elle le balance en chantant de sa douce voix :

Chevauche, chevauche, en te balançant.
Ton cheval, mon fils, c’est ta mère Blanche.
Chevauche, chevauche, écuyer charmant,
Sans éperons d’or, sans armure aux hanches.
Quand les porteras, n’auras plus jamais
Ton rire d’enfant que ta mère aimait.

Chevauche, chevauche, en te balançant.
Ton cheval, mon fils, c’est ta mère Blanche.
Chevauche, chevauche, écuyer charmant,
Auras sur ton front vers lequel se penche
Mon cœur angoissé, mon cœur en émoi,
la couronne d’or que portent les rois.