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moi, que j’étais en retard, et qu’après tout, ma visite n’avait rien de bizarre.

Je montai doucement l’escalier, pour ne pas m’essouffler. Mes mains, mouillées de sueur, sifflaient sur la rampe.

Une bonne, les cheveux enveloppés dans une serviette, balayait un corridor obscur. Par une fenêtre ouverte, je vis une cour et le dos d’une maison, avec des garde-manger suspendus comme des cages à oiseaux.

Au milieu du dernier étage, je m’arrêtai.

Une porte se serait ouverte, j’eusse continué mon chemin. Je n’aurais pas eu l’air louche des gens immobiles sur un palier.

J’étais ému. Mes oreilles bourdonnaient comme quand on écoute la mer dans un coquillage. Ma chemise était mouillée, sous les bras.

Après avoir gravi les dernières marches, je frappai.

— Qui est là ?

— Bâton… Bâton.

— Ah ! bien… attendez… je fais ma toilette.

Planté devant la porte comme un employé du gaz, j’écoutai les moindres bruits, craignant d’entendre la voix de Billard ou celle d’un inconnu.