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coiffé d’un chapeau melon, donnait des prospectus.

Il m’en tendit plusieurs.

Personne ne s’encombre de ces papiers. Il faudrait sortir la main d’une poche, prendre le prospectus, le froisser, le jeter. Quel travail !

Moi, j’ai pitié de ces distributeurs.

J’accepte toujours ce qu’ils m’offrent. Je sais que ces hommes ne sont libres qu’après avoir distribué plusieurs milliers de morceaux de papier.

Les gens qui passent dédaigneusement devant ces mains qui donnent au lieu de recevoir, m’irritent.

Il était trois heures. C’est le moment de la journée que je déteste le plus. Aucun des petits faits de la vie quotidienne ne l’égaie.

Pour chasser mon ennui, je retournai rue Gît-le-Cœur avec l’intention de rendre visite à Billard.

Je passai quatre fois devant la porte de l’hôtel, gêné de faire demi-tour. C’est ridicule d’être gêné, quand on fait demi-tour, dans la rue.

Je n’entrai pas.