Page:Bove - Mes Amis.djvu/23

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mouchoir sale qui craque quand je le déploie, dans la poche gauche. J’ai une épaule plus haute que l’autre : le poids de ces objets doit rabaisser celle-là.

La porte ne s’ouvre pas entièrement. Pour sortir je me boutonne et passe de biais.

Le carrelage du palier est fendu. Une lame de fer, avec trois trous, pend au vasistas. La rampe finit dans le mur, sans boule de verre.

Je descends l’escalier le long du mur, là où les marches sont plus larges. Afin que mes mains ne se salissent pas, je ne tiens pas la rampe. Des trousseaux de clef ballottent aux serrures.

Je suis léger comme au premier jour de sortie sans pardessus. L’eau de ma cuvette mouille encore mes cils et le fond de mes oreilles. Je plains ceux qui dorment.

Je vois toujours la concierge. Elle a mis les paillassons sur la rampe pour balayer un palier, ou bien, avec une brosse jaune, elle frotte un corridor. Je lui dis bonjour. Elle me répond à peine, en regardant mes souliers.

Elle voudrait être seule dans la maison, après huit heures.