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J’essaie de dormir mais je pense à mes habits, pliés dans la valise, qui s’y froissent.

Mon lit se chauffe. Je ne remue pas les pieds, afin de ne pas griffer les draps car cela me fait frissonner.

Je m’assure que l’oreille sur laquelle je pèse est bien à plat, qu’elle n’est pas repliée.

Les oreilles écartées sont si laides.

Ce déménagement m’a rendu nerveux. J’ai envie de bouger comme quand je m’imagine que je suis attaché. Mais je résiste : il faut dormir.

Mes yeux, grands ouverts, ne voient rien, pas même la fenêtre.

Je songe à la mort et au ciel, car chaque fois que je songe à la mort je songe aussi aux étoiles.

Je me sens tout petit à côté de l’infini et bien vite j’abandonne ces réflexions. Mon corps chaud, qui vit, me rassure. Je touche avec amour ma peau. J’écoute mon cœur, mais je me garde bien de poser la main sur mon sein gauche car il n’y a rien qui m’ef-