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change. Le jupon de Mme Lecoin est démodé. Son chignon est si maigre que l’on distingue toutes les épingles à cheveux.

Souvent elle fixe son regard sur moi, mais je me méfie, car il serait très vraisemblable qu’elle me tendît un piège. D’ailleurs, elle n’a pas de seins.

À peine sorti des draps, je m’assois sur le bord du lit. Mes jambes pendent à partir du genou. Les pores de mes cuisses sont noirs. Les ongles de mes doigts de pied, longs et coupants : un étranger les trouverait laids.

Je me lève. La tête me tourne, mais ce vertige disparaît rapidement. Quand il y a du soleil, un nuage de poussière, échappé du lit, brille une minute dans les rayons, comme de la pluie.

D’abord, je mets mes chaussettes, sinon des allumettes se colleraient à la plante de mes pieds. En tenant une chaise, je revêts mon pantalon.

Avant de me chausser, j’examine les semelles de mes souliers pour leur assigner une certaine durée.

Ensuite, je pose sur le seau de toilette ma cuvette graduée par l’eau sale de la veille. J’ai