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I


Quand je possède un peu d’argent, je me promène, le soir, rue de la Gaîté.

Cette rue sent, en même temps, la cuisine et la parfumerie.

Les gâteaux y sont moins chers qu’ailleurs. Des fourneaux cuisent trois crêpes à la fois. On descend à chaque instant du trottoir, à cause de la foule. Au milieu de la rue se trouve un commissariat, avec des agents sans képi et des bicyclettes à la porte. Chez les photographes, les têtes se répètent douze fois sur une bande qui a l’air coupée dans un film. Un papetier vend des chansons avec les notes et des cartes postales représentant les monuments de Paris, en été.

Un soir, j’admirais une affiche de cinématographe qui luisait sous de la colle de pâte. Un voyou quelconque avait dessiné une ciga-