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On frappa de nouveau.

J’aurais pu ouvrir, mais quand je ne suis pas vêtu, je me sens faible.

— Attendez… monsieur… une seconde.

J’ouvris la fenêtre afin de changer l’air. Je l’avais ouverte sans bruit pour que l’industriel ne s’en aperçût pas.

Je mis mon pantalon, ma veste et je me mouillai la figure avec le coin d’une serviette.

Puis, je refermai la fenêtre doucement.

La chemise trop haute dans le pantalon, j’ouvris la porte.

M. Lacaze entra sans ôter son chapeau. La canne de jonc, qu’il tenait dans le dos, cognait les meubles quand il se tournait.

— Vous êtes un sale individu, dit-il en s’arrêtant tout près de moi.

Il savait tout, j’étais perdu. Ne sachant quelle attitude adopter, je fis l’ignorant.

— Vous méritez une correction. Vous n’avez pas honte : suivre une fillette… avec des cheveux dans le dos.

Je balbutiai, ne trouvant rien pour m’excuser.

— Voilà comme on est récompensé quand on fait le bien… Je vous ai donné de l’argent… je vous emploie dans mon usine… merci…