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est crémière. À neuf heures, elle vient faire son ménage. Des gouttes de lait tachent le feutre de ses pantoufles.

J’aime les femmes en pantoufles : les jambes n’ont pas l’air défendues.

En été, on distingue ses tetons et les épaulettes de sa chemise, sous le corsage.

Je lui ai dit que je l’aimais. Elle a ri, sans doute parce que j’ai mauvaise mine et que je suis pauvre. Elle préfère les hommes qui portent un uniforme. On l’a vue, la main sous le ceinturon blanc d’un garde républicain.

Un vieillard occupe une autre chambre. Il est gravement malade : il tousse. Au bout de sa canne, il y a un morceau de caoutchouc. Ses omoplates font deux bosses dans son dos. Une veine en relief court sur sa tempe, entre la peau et l’os. Son veston ne touche plus les hanches : il ballotte comme si les poches étaient vides. Ce pauvre homme gravit les marches une à une, sans lâcher la rampe. Dès que je l’aperçois, j’aspire le plus d’air possible afin de le dépasser sans reprendre haleine.

Le dimanche, sa fille lui rend visite. Elle est élégante. La doublure de son manteau ressemble au plumage d’un perroquet. C’est tel-