Page:Bove - Mes Amis.djvu/168

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Comme j’avais compté deux étages, je m’arrêtai. À la porte de gauche, un cordon d’étoffe pendait jusqu’à la serrure. Je le tirai doucement, car il me parut peu solide.

Une clochette tinta, non pas derrière le mur, mais loin, dans l’appartement. Puis, on ferma une porte — celle de la cuisine, probablement.

Un monsieur, sans chapeau et sans cravate, apparut. J’eus l’impression de l’avoir surpris. En le regardant, je me demandai ce qu’il avait bien pu faire avant que je sonnasse.

— C’est pour le complet, dis-je enfin.

— Quel complet ?

— J’ai vu à la boulangerie une…

— C’est au-dessus, monsieur. La concierge a dû vous le dire.

Il me montra le plafond avec l’index.

— La concierge m’a dit au deuxième.

— Ici, vous êtes au premier… lisez donc.

Je m’excusai et montai à l’étage au-dessus. Cette fois, je ne me trompais pas. La carte de visite de Mme Junod était clouée à une porte. Un trait à l’encre rayait l’adresse.

Je sonnai. Une petite femme laide et bien coiffée m’ouvrit. Une alliance bougeait sur la phalange maigre d’un de ses doigts. C’est