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avait sur les lèvres un peu de l’or du bout de sa cigarette.

Elle croisa les jambes avec désinvolture, ainsi qu’un homme. Je remarquai que ses bas blancs étaient noirs à l’os de la cheville.

— Alors, que m’offres-tu, mon ami ?

Après tout, pour une fois, je pouvais bien oublier mes chagrins et m’amuser.

— Ce que vous voudrez.

Le garçon, qui ne semblait pas trouver bizarre l’attitude de cette femme, s’approcha.

— Une bénédictine, Ernest.

— Bien, et vous monsieur.

— Merci… rien… j’ai déjà pris un café, et je montrai ma tasse.

— Allons… prends donc quelque chose avec moi… mon chéri.

— Oui… si vous voulez… une bénédictine.

Quand ma voisine eut bu sa liqueur, elle se leva et, après avoir cherché son chapeau à la place qu’elle avait occupée précédemment, elle me pria de l’attendre.

J’attendis jusqu’à six heures. Elle ne revint pas : elle s’était moquée de moi.

J’appelai le garçon et, en payant, je lui expliquai, sans qu’il me le demandât, qu’un mal