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comédie, sans doute. Deux petits trottoirs bordent le couloir pour qu’on puisse se mettre à l’abri quand une automobile sort.

Un concierge, bien habillé, balayait le trottoir déjà propre. Il me remarqua. Cela m’ennuya car, tout à l’heure, quand je reviendrais, il me reconnaîtrait.

Je traversai la rue, afin d’avoir une vue d’ensemble de la maison lorsque, craignant subitement que M. Lacaze ne m’aperçût, je pressai le pas avec l’air distrait des gens qui se savent observés.

Bientôt, je me trouvais dans une avenue déserte et arrosée, comme un jardin le matin.

Personne ne secouait de torchons aux fenêtres. Les automobiles tournaient prudemment au coin des rues. Les domestiques mettaient un veston et un chapeau pour sortir. Partout, les mêmes portes cochères de bois noir et luisant. De temps en temps, un tramway vide sautait sur les rails bosselés. Les réverbères étaient plus grands que ceux de mon quartier.

Il allait être dix heures. Je revins sur mes pas, en changeant de trottoir pour voir du nouveau.

J’arrivai devant le 6 de la rue Lord-Byron