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les jours et un autre qui a l’avantage d’être noir. J’hésitai à revêtir ce dernier ; je ne savais pas si M. Lacaze aimait mieux que j’eusse l’air pauvre ou bien que, pour lui, je me fusse endimanché.

Je me décidai à revêtir le complet noir. Je brossai les taches après avoir craché sur la brosse. Depuis longtemps, je brosse ces taches. Le soir, elles reparaissent toujours.

Je me lavai les bras jusqu’aux coudes pour qu’on ne remarquât pas que mon corps était sale. Je mouillai mes cheveux pour que ma raie tînt. Je mis une chemise propre, le seul col dur que je possède et qui n’avait été porté que deux fois et la cravate la moins froissée par les nœuds.

Je sortis.

Je ne me couvris pas tout de suite afin que mes cheveux eussent le temps de sécher. J’ai remarqué qu’il n’y a rien de plus laid que des cheveux qui ont séché sous un chapeau.

J’emportais mon portefeuille avec tous mes papiers. La carte de M. Lacaze se trouvait dans une poche vide, afin de n’avoir pas à la chercher en cas de besoin.

Il était huit heures. Rarement, je descen-