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II


En rentrant le soir, je lavai à l’eau froide, dans ma cuvette, mes chaussettes et mon mouchoir.

La nuit je m’éveillai tous les quarts d’heure, chaque fois avant la fin d’un rêve. Alors, je pensais à l’industriel. Dans mon imagination il avait une fille que j’épousais ; il mourait en me léguant sa fortune.

Au matin, quand mes yeux s’ouvrirent, je compris que mon imagination m’avait mené trop loin. M. Lacaze devait être un homme comme tous les autres.

En faisant ma toilette, je résumai les événements de ma vie qui étaient susceptibles de l’intéresser, pour les lui dire.

Puis je fis choix. On a beau être malheureux, pauvre, seul, il y a toujours des choses qu’il vaut mieux taire.

J’ai deux complets : celui que je mets tous