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Le taxi vira dans la cour et repassa devant moi. Le chauffeur me regarda avec l’air de dire : « Malin, va ! » Je vis, une seconde, le monsieur qui allumait une cigarette.

Le taxi s’éloigna. Sans savoir pourquoi, j’en pris le numéro.

Je ne voulais pas qu’on me vît lire cette carte. Comme des gens me surveillaient, je m’éloignai.

Ce ne fut qu’après avoir marché pendant cinq minutes que je lus :

Jean-Pierre LACAZE
Industriel
6, RUE LORD-BYRON

Cette carte me fit une grande impression, à cause des deux prénoms reliés par un tiret, du mot « industriel » et de cette rue Lord-Byron, qui certainement ne se trouvait pas dans mon quartier.

Oui, demain, j’irais chez ce monsieur, à dix heures.

J’étais donc sauvé, puisqu’on s’intéressait à moi.