fauts sautaient aux yeux, sans que je pusse m’en expliquer la raison.
Une femme vint s’asseoir près de nous et rebondit en riant sur la banquette. Elle avait des dents jaunes qui, à cause de la blancheur du visage, paraissaient plus jaunes encore. Les yeux étaient rayés comme un vieux cadran. Le parfum qu’elle dégageait sentait plus fort quand elle bougeait.
Neveu la regardait avec admiration. Il était complètement changé. Il parlait, il riait et ne se préoccupait plus de moi.
Soudain cette femme se leva, et, prenant le marinier par le bras, elle l’entraîna.
Je restai seul. Sur la table, il y avait trois verres et deux bouteilles.
Je payai tout et je sortis, l’âme pleine d’amertume.
J’aurais tout fait pour Neveu. Je l’aimais, lui qui était plus faible que moi.
Je lui ai donné dix francs : au lieu de les conserver pour manger, il a préféré s’amuser. Aujourd’hui, il est peut-être mort, noyé. Pourtant, s’il m’avait écouté, s’il m’avait aimé, s’il ne s’était pas moqué de moi, nous aurions été heureux.