Page:Bove - Mes Amis.djvu/130

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elle nous introduisit dans une salle qui surprenait par sa grandeur comme toutes ces salles qui se trouvent dans la profondeur d’une maison.

Quelques clients, contents d’être rasés, regardaient le disque du gramophone tourner. Au fond, il y avait une scène abandonnée avec des décors mélangés.

— Ces demoiselles dînent. Elles descendront dans quelques minutes. Que prenez-vous, messieurs, en attendant.

Je sais que les consommations sont très chères dans ces endroits. Néanmoins, je commandai une bouteille de vin.

Nous nous assîmes.

J’avais gardé mon pardessus parce qu’il est très difficile à endosser, à cause de la doublure des manches.

L’attitude de Neveu me contrariait. Il n’avait pas ôté sa casquette. En outre, il n’avait pas de faux-col. Et au lieu de faire l’humble comme il convient quand on n’est pas riche, il prenait un air provocant.

Je le poussai du coude.

— Ôte ta casquette.

Il obéit. Une raie rouge séparait son front, d’une tempe à l’autre.