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VI


Quelques secondes après, j’étais dehors, rouge jusque dans la nuque. La respiration me manquait, comme quand il y a du vent.

Je me regardai dans une glace. Une veine que je ne connaissais pas traversait mon front, de haut en bas.

J’aurais voulu retourner à l’hôtel et embrasser Nina. Elle m’aimait. Il fallait être timide comme je l’étais pour n’avoir su profiter de la situation. Sans doute, elle regrettait que je n’eusse pas été plus entreprenant. Ma mollesse avait dû l’agacer.

Mais, si elle était intelligente, elle me saurait gré de l’avoir respectée. Embrasser une personne que l’on connaît à peine est inconvenant.

J’allais donc avoir une maîtresse qui m’aimerait et qui, pour se donner, ne me demanderait rien.

Pour que la nuit me parût moins longue, je rentrai tard.