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PREMIERE QUESTION

DE L’EMPÊCHEMENT PAR IMPUISSANCE


Cette matière est obscène, contraire à la pudeur et souvent dangereuse. Ce que nous avons à en dire, par nécessité, ne doit jamais être lu qu’avec une grande pureté d’intentions, et dans un but honnête, pour distinguer une lèpre d’une autre lèpre, appliquer au mal un remède convenable, donner de bons conseils, et pour retirer ou détourner les âmes de la fange du vice honteux. Cette étude offre presque toujours du danger ; mais ceux qui s’y livrent par nécessité peuvent avoir confiance dans les secours du ciel qui font triompher de la tentation. Chacun doit donc fréquemment se rappeler qu’il est en la présence de Dieu qui connaît toutes nos pensées et adresser à la bienheureuse Vierge une courte et fervente prière, comme nous l’avons recommandé au commencement de cet opuscule.


Notions préliminaires


L’essence du mariage est l’acte charnel consommé et accompli. Le mariage est consommé par l’écoulement de la semence de l’homme dans le vase naturel de la femme ou par l’accouplement de l’homme et de la femme, de telle manière qu’ils ne forment qu’une seule et même chair, selon ces paroles de la Genèse : Et ils seront deux dans une même chair.

Toutes les fois que le membre viril ayant pénétré, l’écoulement de la semence de l’homme a eu lieu, le mariage est réputé consommé, que la femme ait eu son écoulement ou non, chose que d’ailleurs on ne peut pas reconnaitre d’une manière positive et qui, d’après beaucoup de personnes, n’est absolument nécessaire ni à la conception ni à l’accomplissement de l’acte conjugal. L’impuissance n’est donc pas autre chose que l’impossibilité de consommer le mariage dans les conditions plus haut exposées.

Par conséquent, ceux qui n’ont qu’un testicule ne sont pas impuissants, car ils peuvent introduire leur membre et répandre la semence prolifique. On ne doit pas non plus regarder comme impuissants les vieillards même décrépits. On a vu, en effet, des centenaires avoir des enfants de leur commerce avec de très jeunes filles.

Les femmes stériles ne sont pas, pour ce motif, impuissantes, car il peut arriver que l’introduction du membre viril ait lieu et qu’elles reçoivent la semence de l’homme sans la retenir ou que toute autre cause les empêche de concevoir. Lorsque l’écoulement de la semence a lieu dans le vase naturel, l’acte conjugal est accompli et l’impuissance n’existe pas, quoique, par suite de circonstances accidentelles, la conception n’ait pas lieu. Sont au contraire réellement impuissants les vieillards trop faibles pour introduire leur membre, ou tellement décrépits que l’écoulement de la semence ne peut pas avoir lieu. Il en est de même de ceux auxquels manquent les deux testicules ou qui les ont broyés, parce qu’ils ne peuvent produire la semence prolifique.

On distingue plusieurs espèces d’impuissance : L’impuissance naturelle ou accidentelle ; l’impuissance absolue ou respective, perpétuelle ou temporaire, antérieure ou subséquente.

L’impuissance naturelle est celle qui provient d’une cause naturelle et intrinsèque ; chez l’homme, par exemple, une froideur invincible qui s’oppose à une érection suffisante, une trop grande surexcitation qui occasionne l’écoulement de la semence avant que l’acte charnel ait pu s’accomplir, ou bien l’ab-