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tolatus, permet d’absondre les ravisseurs du bien d’autrui, et même autorise les voleurs et les usuriers à retenir en toute sûreté de conscience les fruits de l’usure, des rapines et des vols, sous la condition qu’ils en abandonneront une partie à l’Église !……

Le chanoine Mouls, du diocèse de Bordeaux, n’est pas moins explicite que le savant curé Desanctis, sur la part du confessionnal pour l’enrichissement du clergé catholique. Voici en quels termes il s’exprime dans un de ses opuscules :

« Le confessionnal ! voilà le grand balancier pour battre monnaie ; voilà la poule aux œufs d’or ! Avez-vous commis des crimes ? Faites pénitence ; mais, surtout, rachetez vos péchés par des offrandes, des dons au curé.

» Un de vos proches, de vos amis est-il parti pour le monde des Esprits ? Le prêtre vous aborde d’un air béat, les yeux levés vers le ciel et vous dit : Cette chère âme expie peut-être, dans les flammes du purgatoire, ses fautes et ses faiblesses. Priez pour elle ; et surtout faites offrir pour elle le divin sacrifice. Ce qui signifie : payez des honoraires de messe ; payez grassement nos oraisons.

» S’agit-il d’un paroissien enrichi par des spéculations véreuses qui vient à tomber malade ? Le curé l’engage à faire construire, de ses deniers, un presbytère, un couvent, une chapelle ou une église. — « Il est encore temps, mon fils, dit-il au malade, d’assurer votre salut ; personne ne sait s’il trouvera grâce devant la miséricorde de Dieu ; faites-vous des amis dans le ciel en donnant à l’Église. Le salut de l’âme, c’est la grande affaire ; la famille doit passer après Dieu, faites la part des œuvres pies dans votre testament et n’oubliez pas votre curé. »

Le confessionnal est un gouffre béant ; Affer ! affer ! apporte, apporte, bon catholique, femme crédule, vieille fille dévote. »

Partout le sacerdoce a bu le sang et l’or.