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(c’est-à-dire comme étant la racine ième à une unité près par défaut de est la racine ième à une unité près par excès de

Soit demandé, maintenant, de trouver la « valeur approchée de la racine ième de à près ». Considérons la suite croissante des fractions

et la suite de leurs puissances ièmes

Il y a dans cette dernière suite deux termes consécutifs et deux seulement ; entre lesquels est comprise la fraction Je dois donc regarder et (quantités différant d’un dixième) comme étant les valeurs approchées à un dixième près, par défaut et par excès, de la racine considérée.

De la même manière, on définira la valeur approchée de la racine ième de à un degré quelconque d’approximation.

On remarquera que les racines approchées, calculées comme il vient d’être dit, sont toutes des nombres décimaux.

49. – Ainsi, voilà une « expression » arithmétique, la racine ième (ou racine d’ordre d’une fraction quelconque, qui ne représente aucun nombre, et qui néanmoins se prête au calcul numérique. Il y a, il est vrai, dans le calcul approché, quelque chose d’artificiel et d’imprécis, qui répugnait au rationalisme grec et incitait les Pythagoriciens à rejeter ce calcul de la science. Cependant, on ne pouvait manquer de l’y introduire, ne fût-ce que pour satisfaire les besoins de la géométrie[1], et c’est ainsi qu’Ar-

  1. Voir le chap. 11, en particulier, no 63.