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MOUTURE.


En dirigeant les opérations de manière à obtenir le même taux de blutage, on a des produits partiels de mouture très différents dans ces deux procédés. D’après M. Balland, de 100 parties de blé nettoyé on peut retirer approximativement :

MOUTURE
Haute. Basse.
Farine de premier jet 
18 à 20 p. 45 à 50 p.
Farine de gruaux 
57 à 55 p. 30 à 25 p.
Issues et pertes 
25 25

Les issues laissées par les meules retiennent encore des gruaux, mais on n’y rencontre plus de germes.

On peut naturellement employer des procédés intermédiaires entre la mouture haute et la mouture basse, et varier ainsi à l’infini les produits séparés, au point de vue de la proportion et de la qualité.

Le second type de broyage est la mouture par cylindres. Appliqué d’abord en Hongrie depuis 1874, ce procédé s’est implanté en France depuis l’Exposition de Paris de 1878. Le blé, préalablement criblé et nettoyé, est broyé entre des cylindres cannelés en fonte disposés en série. La première paire de cylindres ne fait que fendre le grain dans sa longueur de manière à faire détacher le germe ainsi que les poussières adhérentes au sillon. Ces deux cylindres ont le même diamètre et les mêmes cannelures mais l’un d’eux, à axe fixe, est animé d’un mouvement rapide (500 tours par minute) ; l’autre, pressé convenablement par un ressort ou un contrepoids, est animé d’un mouvement lent (100 tours par minute). Le cylindre rapide étale les grains, qui se