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PAIN.

tablement des malpropretés répugnantes. L’ouvrier ayant constamment les mains dans la pâte ne peut prendre aucune précaution pour éviter que la sueur qui lui coule du front d’une manière continue ne se mélange au pain. Aussi depuis longtemps a-t-on fait de nombreuses tentatives pour substituer dans le pétrissage le travail d’une machine à celui de l’homme. Les résultats obtenus jusqu’à présent ne sont pas absolument satisfaisants. On a réussi à construire des pétrins mécaniques au moyen desquels un même nombre d’ouvriers fait dans un même temps plus de pain qu’à la main. Mais le travail imposé à ces ouvriers par la machine est encore très pénible, au moins avec certains modèles des plus usités ; la sueur continue à aveugler le pétrisseur et à ruisseler sans interruption dans le pétrin mécanique aussi bien que dans l’ancien pétrin à bras.

Un très grand nombre de pétrins mécaniques de formes diverses ont été proposés et employés. Le lecteur trouvera dans le Manuel Roret la description de plus de trente-quatre modèles. Les uns peuvent être mis en mouvement à bras d’homme, les autres exigent une force motrice plus puissante.

Nous décrirons seulement l’un des plus employés, le pétrin Deliry. Construit pour la première fois en 1855, il a reçu des perfectionnements successifs. Ce pétrin (fig. 47) est constitué par un bassin en fonte à bords évasés, tournant autour d’un axe vertical. A l’intérieur de ce bassin se meuvent : 1° un pétrisseur en forme de lyre pour fraser la pâte et ensuite la découper pendant toute 1a duré du travail ; 2° deux allongeurs de forme