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THÉORIE DE LA FERMENTATION PANAIRE.

l’extrait de son naturel abandonné à l’air. On s’assure d’ailleurs que les bandes ne colorent pas par elles-mêmes la liqueur en déposant de ces bandes dans de l’eau pure chloroformée : il ne s’y produit aucune coloration.

J’ai essayé de séparer l’oxydine de l’extrait de son par un autre moyen. Le sel marin précipite la plupart des matières albuminoïdes. Si à un extrait aqueux de son filtré sur porcelaine on ajoute un poids de sel marin cristallisé un peu supérieur à celui que la liqueur peut dissoudre, et qu’on agite pour obtenir une dissolution rapide, cette liqueur conserve indéfiniment sa couleur blonde, pendant qu’un peu du même liquide sans sel devient brun noir. Je n’ai cependant pas réussi à isoler l’oxydine en la précipitant par le sel. Le précipité obtenu ainsi, puis dessalé par dialyse, n’a pu faire brunir ni l’extrait aqueux de son bouilli, ni la solution d’hydroquinone.

Jusqu’à présent nous avons étudié les changements de couleur de l’extrait aqueux de son soustrait à l’action de tout microorganisme. Faisons maintenant comme pour le gluten : soumettons cet extrait aux fermentations qui se présentent dans la panification.

Plaçons de l’extrait aqueux de son stérilisé par filtration sur porcelaine, de couleur blonde, dans six flacons Miquel stérilisés. Les flacons no 1 et no 2 sont ensemencés avec une trace de levure (deux races différentes de Saccharomyces toutes deux très actives). Le flacon no 3 est ensemencé avec des bactéries qui se sont développées spontanément dans un autre extrait de son, non stérilisé, abandonné à l’air ; les flacons nos 4, 5 et 6 sont conservés sans semence, comme témoins ; mais tandis