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THÉORIE DE LA FERMENTATION PANAIRE.

Avec les pâtes 8 et 8’ de l’expérience précédente on fait quatre pâtes comme précédemment, chacune des deux étant incorporée comme levain à une pâte neutre et à une pâte acide ; nous avons ainsi les pâtes :

N° 9 Levain neutre[1].
Pâte neuve neutre.
N° 9’ Levain acide.
Pâte neuve acide.
N° 9″ Levain neutre.
Pâte neuve acide.
N° 9‴ Levain acide.
Pâte neuve neutre.

Au bout de 6 heures passées à l’étuve, les quatre pâtes sont inégalement gonflées, et dans l’ordre suivant, en commençant par la plus gonflée :

N° 9, 9″, 9‴, 9’

(La différence entre les nos 9″ et 9‴ est faible.)

Le lendemain l’ordre est devenu le suivant :

N° 9, 9‴, 9″, 9’

On voit qu’au début la pâte no 9″ (levain neutre, pâte neuve acide) a levé un peu plus vite que la pâte 9‴ (levain acide, pâte neuve neutre) bien que son acidité fût dix fois plus forte (l’acidité du no 9″ est 0,39 p. 100, celle du no 9‴ est 0,039 p. 100). Il est donc bien vrai que le levain neutre incorporé à une pâte neuve acide continue à fermenter pour son propre compte, sans être beaucoup gêné par l’acidité de la pâte neuve. Et quant

  1. J’appelle toujours, pour abréger, levain neutre, quelle qu’en soit d’ailleurs la réaction, celui qui n’a pas été additionné d’acide tartrique.