effet, l’on regarde de près les deux groupes de travaux dont nous venons de parler, on constate qu’ils ne s’opposent nullement l’un à l’autre et qu’ils constituent en réalité deux expressions différentes d’une même préoccupation, d’un même besoin de la pensée mathématique du xviie siècle. C’est la notion générale de fonction qui se dégage peu à peu des théories où elle était enveloppée, et qui cherche à se manifester extérieurement, à se projeter sous figure de courbes géométriques, sous forme d’équations, ou suivant des combinaisons plus compliquées telles que les développements en séries infinies.
Un rapprochement non moins instructif pourrait être fait entre diverses séries de recherches contemporaines qui sont fort éloignées les unes des autres par la nature de leurs objets, mais qui pourtant dérivent d’une inspiration commune. Ainsi, entre la théorie moderne des fonctions et l’étude des axiomes de la géométrie, il n’y a pas de lien apparent. Cependant les deux études tirent leur origine d’une même tendance de la pensée mathématique actuelle : souci de classification, volonté de pousser le plus avant possible la résolution, la dissection des notions complexes.
Bien entendu, tout en poursuivant l’étude historique objective des théories scientifiques, on recueillera soigneusement, chemin faisant, toutes les indications que laissent échapper les auteurs sur leurs préoccupations durables ou passagères, sur