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du moins n’étudiant qu’incomplètement plus d’une belle partie de la philosophie écossaise, comme la doctrine de Reid sur le fondement du scepticisme de Hume, ou les recherches de Dugald Stewart sur les limites du domaine de l’évidence démonstrative, ou la théorie de Hamilton sur les conditions de la pensée, ont développé à leur manière et adapté aux besoins de leur vie intellectuelle et morale la méthode et les principes de cette philosophie.

Les rapports de la philosophie française avec la philosophie écossaise sont ainsi un chapitre important de l’histoire de la pensée en France. C’est aussi un chapitre de l’histoire générale de la pensée humaine. Car, si l’art et la littérature sont communément et sans doute doivent rester choses nationales, il n’en est pas de même de la vérité, qui, de sa nature, est universelle ; et ces hommes ont donné un exemple digne de mémoire, qui, pour la trouver, ont loyalement uni leur intelligence à celle d’une noble nation, également éprise de libre science et de droiture morale.