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sin : The best history of the scottish philosophy is by a Frenchman… Cousin has a thorough appreciation of the excellencies of the scottish metaphysicians, and, when he finds faults, his criticisms are always worthy of being considered. » Cousin signale la parenté de notre génie avec celui de l’Écosse. Il voit pour ses contemporains, dans la philosophie écossaise, la transition naturelle entre Locke et la philosophie allemande. Il loue fort les qualités que les Écossais ont contractées dans l’enseignement : clarté, méthode, respect du sens commun. Si Malebranche avait dû professer, dit-il, il eût été moins prodigue de paradoxes. Il fait ressortir les mérites de la doctrine. Les Écossais ont établi définitivement l’analogie des sciences morales et des sciences physiques. Par son infatigable polémique contre les idées représentatives, Reid a préparé l’avènement d’une grande philosophie. Il célèbre la prédilection des Écossais pour la morale, et l’heureuse alliance, en cette matière, de leur méthode d’observation psychologique et de l’élévation naturelle de leurs sentiments.

C’est ainsi que Cousin persistait à voir, dans la psychologie, et proprement dans la psychologie écossaise, le commencement de toute philosophie. Mais de plus en plus il aspire à dépasser cette psychologie pour aborder les grands problèmes métaphysiques dont s’est nourrie la philosophie des Platon, des Descartes, des Leibnitz, et que les Allemands, depuis Kant, remettent en honneur. En 1828, la psychologie ne lui est plus qu’un trem-