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XIVe siècle. R. P. D. Guill. Raynaldy.

donne une nouvelle bulle d’exemption datée d’Anagni[1] ; enfin, il lui légua par testament 10.000 florins[2] ; il aimait tant cette maison qu’il eut même la pensée d’y choisir sa sépulture. Les Chartreux, de leur côté, ne se montrèrent point ingrats : en 1375, le Chapitre général ordonne de dire dans tout l’Ordre, un tricénaire du Saint-Esprit « pour notre Très Saint-Père le Pape qui a déjà tant donné et qui nous donne encore avec tant de générosité ». À la mort de Grégoire XI (27 mars 1378), le Chapitre lui accorde un monachat et « de plus un tricénaire dans l’Ordre entier à cause de tout ce qu’il a fait pour la reconstruction de la Chartreuse, notre mère commune » ; enfin, dit Le Couteulx, qui écrivait au commencement du XVIIIe siècle, « tous les dimanches, on nous recommande nommément, au Chapitre après Prime, le pape Grégoire XI, notre insigne bienfaiteur[3] » ; et il en fut ainsi jusqu’en 1792.


Si les suites funestes d’un incendie peuvent se réparer tôt ou tard, il y a des malheurs dont les conséquences désastreuses sont d’autant plus irréparables qu’on ne saurait s’en rendre un compte exact de prime abord. Un malheur de ce genre vint, sous le gouvernement du R. P. Dom Guillaume Raynaldy, menacer, non pas seulement la maison-mère, mais l’Ordre tout entier.

  1. Elle est du 16 des calendes d’octobre. Bullarium, Bulla 96.
  2. D’Achery, Spicilegium, t. VI, p. 632.
  3. Le Couteulx, op. cit., ad. ann. 1378.