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XIIe siècle. S. Antelme.

gique : Crux non facit colorem, était loin d’être connu des Chartreux.

Après la mort du vénérable Père Dom Guigues, surnommé le bon Prieur (mardi 27 juillet 1137), saint Antelme continua son œuvre. Il poursuivit les travaux de l’église, jeta en bonnes pierres de taille les fondations du grand cloître, et fit bâtir solidement plusieurs édifices qui existent encore. « Guigues avait amené au nouveau monastère et à la Correrie les eaux de la fontaine Saint-Bruno à l’aide de conduits en bois ; Antelme les remplaça par des conduits en pierre. Cela lui coûta beaucoup de travail et d’argent, mais il évita de la sorte bien des inconvénients, des dangers et même des dépenses. Il y a tout à craindre de constructions en bois, sans cesse exposées à l’incendie, et qu’il faut constamment renouveler, car dans ces pays-ci les bois pourrissent très vite et nous n’avons dans le désert de Chartreuse que des sapins, bois qui moins que tout autre résiste à l’humidité si vous l’exposez aux injures de l’air[1]. » Ces conduits ou aqueducs amenaient les eaux en telle quantité que, non seulement elles suffisaient aux besoins des religieux dans chaque cellule, mais que, après avoir alimenté la cuisine, la boulangerie et les autres obédiences, elles faisaient tourner un moulin placé près du monastère[2].

    Cartusiense, 1 vol. in-18. Gratianopoli, Baratier, 1869, 3a Editio, cap. XXIII, No 41, p. 196. Sacrista lavat vestimenta sacerdotalia intra domum. )

  1. Le Masson. Annales. p. 294.
  2. Vie de saint Antelme, par un contemporain. (Acta SS., XXVI jun., cap. II.)