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XVIe siècle.
Statuts codifiés.

treuse le pouvoir de décider s’il fallait envoyer l’ouvrage à l’imprimeur ; néanmoins, ils devaient auparavant examiner encore le manuscrit, y introduire les corrections nécessaires, prendre le consentement de la communauté de Chartreuse et recevoir l’autorisation du Souverain Pontife (Grégoire XIII).

C’est alors que la Nouvelle Collection des Statuts fut approuvée pour la première fois. En 1579, le Définitoire n’ayant pu l’examiner lui-même, nomma, pour le faire à sa place, six Prieurs et quatre moines qui s’acquittèrent avec le plus grand soin de ce travail ; sur leur conseil et avec le consentement des religieux de Chartreuse, les Définiteurs donnèrent la seconde approbation. La communauté de Chartreuse n’assistant point au Chapitre de 1580, qui se tint à Chambéry — comme nous l’avons dit plus haut — c’est seulement en 1581 que les Définiteurs donnèrent, avec toutes les formalités requises, la troisième, dernière et définitive approbation[1].

L’Ordre mit donc près de onze années pour préparer cette nouvelle édition des Statuts : le travail, objet de l’attention de dix Définitoires différents, fut soumis à trois Commissions, composées de membres nouveaux, à l’examen de tous les Prieurs des dix-sept Provinces de l’Ordre, et revu jusqu’à neuf fois ; on demanda en outre, à plusieurs reprises, le sentiment et, trois fois, par scrutin secret, le

  1. Tous ces détails sont tirés presque mot à mot du Recueil des Ordonnances des Chapitres généraux (4 vol. in-4o), précieux manuscrits dont il n’existe que deux exemplaires.