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leçon des événements, eussent fait la part de la liberté et des réformes.

Il ne manquait à tous ces éléments qu’un lien !

Mais, devant la prostration morale et matérielle de toutes les forces pouvant ramener le calme et arrêter la marche révolutionnaire des événements qui nous ont amené le règne du National, le coup de foudre que nous allions diriger sur l’Hôtel de Ville, en anéantissant les éléments les plus révolutionnaires de Paris, eut sauvé le pays d’un long deuil, et, dans cette catastrophe, je ne voyais qu’une chose pour moi : ma haine implacable des hommes du National et leur chute à tout jamais.

Soldat obscur d’une cause sans gloire, je n’ai pris le droit de dire ceci que dans le péril que j’ai voulu courir, que j’ai couru avec un flegme imperturbable. Je n’ai reçu, depuis, que des plaies et des bosses. Je me suis accroupi dans ma misère, et je me suis retiré sans regrets comme sans remords.

N’ayant rien reçu de la République, je ne dois rien à la République. Je ris parfois encore en pensant que quatre hommes et un caporal auraient pu la mettre à la porte.