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copie manuscrite, on ne leur donnait à composer que les réimpressions. Aujourd’hui, cette distinction a à peu près disparu.

Voici une autre explication de cette expression : en Belgique, il y a trente ans, les imprimeurs ne vivaient que de contrefaçons ; on ne composait donc jamais ou presque jamais chez eux que sur des livres. Voilà pourquoi, sans doute, on a donné le nom de manuscrit belge à toute copie imprimée. L’expression est alors plus fine, plus satirique que dans l’hypothèse précédente ; elle raille spirituellement l’indélicatesse de nos voisins, qui se procuraient de la copie à trop bon marché.

Marcher, v. intr. Être de l’avis de quelqu’un. || Je marche, j’approuve.

Mariole, Mariol ou Mariaule, adj. Qui est tout à fait malin, difficile à tromper ; se dit encore d’un ouvrier très capable.

Mariolisme, s. m. Qualité de celui qui est mariole, ou ce qu’il fait. Rare.

Marque-mal, s. m. Margeur, ou plutôt receveur de feuilles à la machine.

Marron, s. m. Ouvrier compositeur travaillant pour son propre compte chez un maître imprimeur, qui lui fournit le matériel et auquel il paye tant pour cent sur les étoffes.

Mastic, s. m. Discours confus et embrouillé. || Faire un mastic, c’est s’embrouiller dans les explications que l’on donne ; c’est quelquefois dire le contraire de ce que l’on voulait dire, commencer une phrase et ne pouvoir la terminer.

Mastroquet ou Mastroc, s. m. Marchand de vin. Les écrivains de la Semaine des familles affirment que ce mot est dû à M. Louis Veuillot, le célèbre rédacteur en chef de l’Univers.

Mèche (demander) V. Offrir ses services dans une imprimerie.

Michaud (faire un), v. Dormir un somme. Employé dans d’autres argots parisiens.

Mie de pain, s. f. Chose de peu d’importance, de mince valeur. || Compositeur