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Banque, s. f. Paye des ouvriers. Le prote fait la banque aux metteurs en pages, qui, à leur tour, la font aux paquetiers. Ce mot entre dans plusieurs locutions. Par exemple, on dit : La banque a fouaillé, pour indiquer que le patron n’a pas payé au jour dit. || Être bloqué à la banque, c’est ne rien recevoir. || Faire banque blèche s’emploie dans le même sens.

Barbe, s. f. « La barbe, dit l’auteur de Typographes et gens de lettres, c’est ce moment heureux, ce moment fortuné, qui procure au malheureux une douce extase et lui fait oublier ses chagrins, ses tourments et sa casse t Que ne trouve-t-on pas dans cette dive bouteille ? Pour tous, elle est un soulagement aux travaux ennuyeux ; pour quelques-uns, un moyen de distraction ; d’autres y cherchent l’oubli, un certain nombre l’espérance. » La barbe a des degrés divers. Le coup de feu est la barbe commençante. Quand l’état d’ivresse est complet, la barbe est simple ; elle est indigne quand le sujet tombe sous la table, cas extrêmement rare. Il est certains poivreaux qui commettent la grave imprudence de promener leur barbe à l’atelier ; presque tous deviennent alors pallasseurs, surtout ceux qui sont taciturnes à l’état sec.

Barboter, v. a. Voler des sortes dans la casse de ses camarades. Se dit souvent à la place de fricoter et de piller.

Barboteur, s. m. Synonyme de fricoteur et de pilleur de boîtes.

Bardeau, s. m. Casseau contenant diverses sortes d’un même caractère.

Bassin, s. m. Homme ennuyeux. Ce mot appartient aussi à l’argot parisien et n’est pas spécial à la typographie : Tais-toi, vieux bassin. || On dit aussi bassinoire.

Batiau, s. m. Le jour du batiau est celui où le compositeur fait son bordereau et arrête son compte de la semaine ou de la quinzaine. || Parler batiau, c’est parler