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LES TYPOGRAPHES. 39

indispensable : celle qui régit encore aujourd’hui la matière fut votée par le Corps législatif, et l’accord se fit alors presque partout entre les patrons et les ouvriers.

Un petit nombre de maisons à l’index, c’est-à-dire dans lesquelles aucun sociétaire ne pouvait accepter de travail sous peine de déchéance, employèrent les typographes qui n’étaient pas entrés dans l’association ou qui, pour un motif ou pour un autre, en étaient sortis ; d’autres, en petit nombre aussi, occupèrent des femmes.

Outre le Tarif de 1862, entièrement refondu en 1868, qui régla jusqu’en 1878 le prix des divers travaux et spécifia ceux qui pouvaient être faits en conscience, c’est-à-dire par les ouvriers à la journée, et ceux qui devaient être faits aux pièces, la Société typographique avait établi quelques autres dispositions, dont voici les plus importantes : 1o le maître imprimeur n’emploiera pas de femmes comme compositrices ; 2o les mises en pages seront faites aux pièces ; 3o le nombre des apprentis sera au maximum de 1 pour 10 compositeurs. Le Tarif favorisait les commandites, c’est-à-dire l’entreprise d’un labeur ou d’un journal par un groupe d’ouvriers qui choisissent eux-mêmes leur metteur en pages. Presque tous les grands journaux quotidiens de Paris sont composés dans ces conditions.

En 1878, une nouvelle revision du Tarif a été tentée. Après de laborieuses discussions et de longs pourparlers entre la Commission patronale et la Commission ouvrière, les délibérations ont été rom-