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LES TYPOGRAPHES. 9

il est souvent consulté par les auteurs et quelquefois même devient leur arbitre. Comme il est, en quelque sorte, responsable des fautes qui peuvent se glisser dans une édition, il faudrait qu’il connût, autant qu’il est possible, les termes usités et qu’il pût savoir à quelle science, à quel art et à quelle matière ils appartiennent. Il n’arrive que trop souvent qu’un auteur, pour se justifier de ses propres fautes, les rejette sur son imprimeur. En un mot, on exige du prote qu’il joigne le savoir d’un grammairien à l’intelligence nécessaire pour exécuter toutes les opérations de la partie manuelle de son art. » Le prote doit encore veiller à ce que le bon ordre et la décence règnent dans les ateliers, à ce que les casseaux soient bien tenus, que les fonctions de la conscience soient remplies avec activité, que les épreuves ne subissent jamais le moindre retard, etc. Le prote doit assister le chef de l’établissement dans le payement des ouvriers et servir d’arbitre dans les discussions qui peuvent s’élever. Il peut encore être chargé de la correspondance de l’imprimerie avec les personnes qui y ont des relations. Il expédie les épreuves et doit toujours pouvoir rendre compte exactement de la situation de chaque ouvrage. Tous les ouvriers d’une imprimerie se trouvant placés dans une dépendance réciproque, le prote doit veiller à ce que toutes les pièces de ce rouage agissent simultanément ; car, si l’une d’elles devenait stationnaire, les travaux seraient arrêtés. Il admet dans les ateliers les ouvriers qu’il en juge dignes et remplace ceux qui sont nuisibles ou inutiles à l’établissement.