il en résulte ceci : supposons que le texte donnait cette phrase : « Les mots sont les signes de nos idées, » et que ce soit le g qui ait dansé une sarabande ; il est remis entre n et e, et il en résulte cette reine des coquilles : « Les mots sont les singes de nos idées. » Représentez-vous toute une édition ornée de cette bourde, et voilà l’auteur accusé de connivence avec le célèbre diplomate qui disait : « La parole a été donnée à l’homme pour déguiser sa pensée. »
Avant de faire défiler devant le lecteur bienveillant le bataillon des coquilles de toute sorte qu’une longue pratique nous a permis de recueillir, aidé en cela par quelques-uns de nos complaisants confrères[1], nous nous sommes fait cette question : « Quelle est l’étymologie de ce mot bizarre : coquille, dans son acception typographique ? »
Avouons-le tout de suite : nous l’avons cherchée, inutilement, hélas ! pendant plus de vingt ans.
Après avoir compulsé, sans succès aucun, un grand nombre de dictionnaires et d’ouvrages spéciaux, nous avons pris le bon parti. « Vous y avez renoncé, » direz-vous. — Que vous nous connaissez mal ! Nous avons imaginé une étymologie, nous souvenant à propos que cheval vient d’equus et caillou de silex.
Voici notre trouvaille : parmi les diverses cérémonies qui accompagnaient le mariage chez les Romains, il y en avait une qui s’est perpétuée en notre pays jusqu’à nos jours (dans les campagnes du Perche, on appelle cela danser la pochette rousse). Après
- ↑ Je remercie ici, entre autres, MM. Brueyre, Dambuyant, Granger, Lenoir, Monloup et Vandamme.