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somme qu’on lui remet pour qu’il puisse se procurer une blouse. C’était une grave imprudence ; notre poivreau, en effet, revient une heure après complètement ivre.

— Vous n’êtes pas honteux, lui dit le prote, de vous mettre dans un état pareil avec l’argent que l’on vous avait donné pour vous acheter un vêtement ?

— Eh bien ! répondit l’incorrigible ivrogne, j’ai pris une culotte.

Pomaquer, v. intr. Se faire prendre, se faire pincer. Mot à peu près tombé en désuétude.

Pompe (avoir de la) v. Avoir du travail en quantité suffisante.

Pomper, v. intr. Travailler avec une grande ardeur. Ce n’est pourtant pas la même chose qu’être dans son dur ; c’est surtout travailler vite et pour peu de temps.

Porte-pages, s. m. Papier plié en plusieurs doubles, que l’on place sous les pages ou les paquets simplement liés, pour les transporter sans accident.

Poser un ours. V. ours.

Postiche, s. f. Plaisanterie en paroles ou en actions, bonne ou mauvaise, || Faire des postiches à quelqu’un, Lui faire, lui dire des plaisanteries. Quelquefois Faire une postiche, c’est chercher noise, attraper, faire des reproches. On dit dans le même sens Faire une parade.

Prisonnier, s. m. Coin qui ne peut sortir ou qui force en sortant.

Prote, s. m. Chef d’une imprimerie. || Prote à manchettes. C’est le véritable prote ; il ne travaille pas manuellement ; son autorité est incontestée. Il représente le patron vis-à-vis des clients tout aussi bien que vis-à-vis des ouvriers. || Prote à tablier, Ouvrier qui, en prenant les fonctions de prote, ne cesse pas pour cela de travailler manuellement. || Prote aux gosses, Le plus grand des apprentis. || Prote aux machines, Conducteur qui a la haute main sur les autres conducteurs d’un même atelier.